Les responsables musulmans tirent la sonnette d’alarme les uns après les autres. Avec l’épidémie de Covid-19, le manque de carrés musulmans se fait de plus en plus ressentir. Dans un communiqué daté du lundi 13 avril, le Conseil français du culte musulman (CFCM) en appelle à une « intervention urgente des pouvoirs publics » et demande aux maires − chargés de la gestion des cimetières − de prendre leurs « responsabilités face à la souffrance et à la douleur de ces familles qui ont perdu un être cher et qui se trouvent en grande difficulté pour inhumer leurs défunts ».
Le Bureau de la mosquée a également écrit à la mairie de Méru afin de lui faire part de son inquiétude concernant le manque de places pour nos défunts.
Si les mosquées demeureront fermées aussi longtemps que nécessaire, les croyants ne sont pas exemptés de jeûne pour autant.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a donné des instructions pour vivre le ramadan en temps de confinement. L’institution destinée à être l’interlocuteur de l’Islam en France des pouvoirs publics français a adressé un message aux croyants sous le titre «Préparons-nous à vivre autrement le mois béni de Ramadan 1441».
Le texte du CFCM indique que le mois de ramadhan débutera très probablement le 24 avril 2020, «puisque la nouvelle lune du mois de Ramadan sera en principe visible le 23 avril 2020 sur une grande partie du continent africain et tout le continent américain. La conjonction (naissance de la nouvelle lune) aura lieu le 23 avril à 4h26’ heure de Paris».
Pour l’heure, rien ne s’oppose au respect de la tradition de la pratique du jeûne, même si elle ne sera pas simple en temps de distanciation sociale pour ce qui est des achats quotidiens alimentaires.
Sans préjuger de l’évolution de la situation sanitaire, le CFCM précise que «la pratique du jeûne n’est pas affectée directement par le contexte actuel : celles et ceux qui remplissent les conditions du jeûne et sont en mesure de l’observer, l’observeront comme d’habitude». Hormis les cas stipulés de dérogation reconnue, «comme la maladie, la vieillesse, la grossesse, l’allaitement ou le voyage».
Les prières de tarawih en famille
Malgré tout, le CFCM rappelle que «l’interdiction de tout rassemblement physique de personnes ainsi que la fermeture des lieux de culte pendant toute cette période de confinement entraîneraient très probablement la suspension de nombreuses activités du mois de Ramadan dans leurs formats habituels». Ainsi en est-il «pour les prières de Tarawih fortement recommandées (Sunnah muakadah) et non obligatoires». Comme recommandation, le CFCM, s’appuyant sur les écoles juridiques, propose «aux familles d’accomplir, en groupe, les prières journalières obligatoires ainsi que le Tarawih.
Ce qui leur permettra de profiter pleinement des mérites de la prière en groupe, d’accompagner au mieux leurs enfants dans leur vie spirituelle». Le CFCM annonce d’autre part mettre à disposition «tous les moyens dont il dispose pour que son site officiel www.cfcm-officiel.fr et sa chaîne YouTube cfcm-officiel-tv soient des lieux de ressourcement», appelant tout un chacun à y contribuer par «des interventions orales ou écrites, des récitations du coran, des invocations et tout ce qui peut être une alternative à la rencontre physique dans les mosquées».
Aucun déplacement d’imam algérien, marocain ou turc
Pour sa part, le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) Abdellah Zekri annonce que les imams algériens, marocains et turcs ne pourront pas se déplacer en France cette année pour conduire la prière durant le mois de Ramadhan. «C’est une bonne chose que les imams ne puissent pas venir pour éviter que les consignes (sanitaires) soient enfreintes», a souligné Abdallah Zekri sur CNews. Il a par ailleurs rappelé que le CFCM avait ordonné la fermeture de toutes les mosquées en France avant même que le Premier ministre, Edouard Philippe, interdise les rassemblements de plus de cent personnes dans les lieux de culte. (source Elwatan.com)